Grand Est Mutualité - juin 2024

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#30 l JUIN l 2024

#30 l JUIN l 2024

DOSSIER

DOSSIER

Revue trimestrielle de la Mutualité Française Grand Est

Revue trimestrielle de la Mutualité Française Grand Est

SOMMAIRE

SOMMAIRE

EUROPE DE LA SANTÉ

Encore un effort

Au sein de l’Union européenne, les patients

peuvent bénéficier de soins de santé dans un autre

état membre. Pour celles et ceux qui voyagent,

travaillent, étudient ou résident à l’étranger,

c’est un avantage indéniable qui a montré toute

sa pertinence pendant la pandémie de Covid-19.

Mais le chemin est encore long.

Dans notre région, plusieurs accords-cadres

transfrontaliers avec la Belgique, le Luxembourg,

la Suisse et l’Allemagne ont été adoptés.

Dans ce cadre, l’Agence régionale de santé

(ARS) a négocié et signé des conventions locales

de coopération sanitaire dont le but est de

favoriser les soins des patients et la mobilité

des professionnels de santé dans les régions

frontalières.

Elles ont été conclues pour assurer un meilleur

accès aux soins pour les populations des zones

frontalières, pour garantir la continuité des soins

et un recours plus rapide aux secours d’urgence.

Imaginés dans une logique de bassin de population,

ces accords permettent de faciliter la gestion de

crise, d’optimiser l’offre de soins et de favoriser la

mutualisation des connaissances et des pratiques

professionnelles.

Au moment de la crise de Covid-19, la coopération

transfrontalière a conduit l’ARS Grand Est et la

Préfecture à renforcer ces actions et à innover au

quotidien, dans des domaines comme le traçage

des contacts (contact tracing) et l’échange de

pratiques.

La région très fortement touchée par la pandémie

a pu compter, dès mars 2020, sur la solidarité des

pays voisins, dont l’Allemagne, dans les transferts

de patients en réanimation.

D’une certaine façon, la pandémie a même dopé

les initiatives entre états, multiplié les actions et

ouvert des perspectives permettant d’assurer la

sécurité sanitaire des zones frontalières.

C’est,

dans

cet

élan,

qu’un

observatoire

transfrontalier de données sanitaires pour les

bassins de vie frontaliers a été proposé.

Mais le chemin est encore long et, malgré ces

progrès, le recours aux soins transfrontaliers

reste marginal.

Aller plus loin

En termes budgétaires, leur impact sur les finances

communautaires est, en effet, négligeable.

La Commission européenne a donc décidé de

procéder à une évaluation de la directive sur les

soins de santé transfrontaliers pour en évaluer

les effets, et formuler des propositions. Dans

le même sens, et pour mieux appréhender ces

enjeux, l’Organisation mondiale de la santé

(OMS) a mené, en 2022, une étude qui permet

de faire le point sur ce dossier et de formuler des

propositions pour renforcer les dispositifs d’accès

aux soins dans les zones frontalières, notamment

sur les axes suivants :

Améliorer la Carte européenne d’assurance

maladie (CEAM), car, en 2019, seulement 53,1 %

des personnes assurées dans l’Union européenne

(UE) en possédaient une.

Assurer une meilleure qualité d’information

pour les patients et les professionnels de la

santé, qui ne sont pas toujours informés des

options disponibles en matière de soins de santé

transfrontaliers, y compris dans les régions

frontalières.

Mettre fin au risque financier pour les patients.

Dans de nombreux pays, la complexité de la prise

en charge décourage les patients, et fait l’impasse

sur les tarifs et les niveaux de remboursement.

Améliorer la continuité des soins : le transfert

transfrontalier

et

la

continuité

des

soins

demeurent une tâche difficile. En général, les

dossiers électroniques des patients ou les dossiers

papier ne voyagent pas avec le patient ou sont

insuffisamment reconnus. Le réseau de santé en

ligne de l’UE a créé l’infrastructure MyHealth@EU

pour faciliter le transfert des dossiers médicaux

et d’ici 2025, tous les pays de l’UE devraient être

connectés.

Renforcer les Réseaux européens de référence

(RER) : avec l’expansion des réseaux et l’admission

d’un plus grand nombre de patients atteints de

maladies rares dans les consultations virtuelles,

la question des investissements supplémentaires

dans l’infrastructure et l’expertise doit être

résolue.

Mieux intégrer et soutenir la possibilité d’avoir

des accords bilatéraux dans le cadre européen.

Les

soins

de

santé

transfrontaliers

sont

indéniablement producteurs de valeur ajoutée au

bénéfice des patients et contribuent à fournir un

accès rapide à des soins de santé de qualité.

Promouvoir l’idée d’une Europe de la santé,

ou plus modestement, soutenir le concept de

programmes de santé transfrontalière, impose

d’investir dans ce domaine, en améliorant l’accès

aux soins, en soutenant les collaborations et

les conventions bilatérales, en renforçant les

Réseaux européens de référence et en élargissant

la coopération entre les régions transfrontalières,

les États membres et au niveau européen.

Gageons que le Parlement européen, qui sortira

des urnes le 9 juin prochain, saura se saisir de ces

questions essentielles pour la vie quotidienne des

citoyens européens.

En savoir plus

AGENDA

En partenariat avec la Collectivité européenne d’Alsace, la Mutualité Française Grand Est organise

le mardi 26 novembre un colloque transfrontalier à Strasbourg, afin de réfléchir et de débattre

avec les acteurs concernés, des obstacles et des facteurs de réussite de la coopération atour de

l’accès aux soins, et d’en imaginer, ensemble, les développements possibles.

Cet évènement sera plus largement présenté dans notre édition de septembre.

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